Madou Daraamé

ZONE URBAINE PHOTOGRAPHIQUE

Photographe indépendant, vendeur d'art, du #com de la #frappe et du #seum

ZONE URBAINE PHOTOGRAPHIQUE

« Filme ce que tu connais », cette citation de Martin Scorsese résonne dans ma tête lorsque je pars à la chasse aux images dans cette ZUP, que je connais si bien. Je photographie un peu tout dans les quartiers, je veux immortaliser ces lieux, là où les blocs s’abîment, là où les sentiments de délaissement pesant s’impriment. 
Je veux mettre en lumière la pluralité des identités de la banlieue, dans une démarche quasi-documentaire, j’observe les mécanismes qui menacent de foutre en l’air les cités, nous, les concernés, sommes sourds, aveugles, ne voulant rien faire, se laissant traîner. On se pose les questions seulement quand la dégradation est trop visible. Les humeurs sales et le je-m’en-foutisme s’attaquent à l’équilibre de ce milieu, gravent des stigmates sur les murs et consument les poubelles par le feu, mais au fond n’est-ce pas l’image de toutes ces ambitions frustrées ?

Je ne prétends pas avoir la réponse mais mettre cette question en image est devenu une nécessité, quelque chose qui me dépasse, comme un instinct primaire qui m’enjoint à capturer l’instant. En fait, pour moi, c’est tout vu, c’est photographier ou finir par voir le moisi ronger la cité. Mes photos sont un appel à s’extirper du carcan qui inconsciemment s’est construit au sein même de nos esprits, elles visent à révéler que le mensonge n’est pas ailleurs mais bien ici, résidant dans une volonté partagée de ne pas voir, de ne pas comprendre, une anesthésie locale, qui nous fait regarder ailleurs quand la gangrène nous bouffe les pieds

Adèle Tilouine X Nora Noor X LA Rumeur